Diversité et évolution de la culture des supporters anglais au Qatar : une nouvelle ère ?
La culture des supporters anglais se transforme au Qatar
Mohamed Suleiman, 16 ans, a lancé avec enthousiasme : « Je pense que la culture des supporters anglais change. Elle devient plus diversifiée. Plus accueillante. Et vous pouvez définitivement le voir au Qatar. » Son observation résonne avec force, marquant une évolution notable dans l’univers du football.
Dans le même esprit, Abdul, le père de Mohamed, a souligné que « l’absence d’alcool y contribue, mais cela semble sûr et accueillant », affirmant qu’il n’y avait pas de problèmes au Qatar.
D’autres voix du milieu soulignent ces changements. Tarique Ghaffur rappelle que « la culture des supporters anglais s’est améliorée depuis les années 70 », tandis que Jamie Cleland observe que « de nombreux jeunes supporters anglais blancs n’ont pas voyagé au Qatar en raison des coûts élevés », ce qui a élargi la base des fans.
Geoff Pearson apporte une touche d’analyse en mentionnant que « la sous-culture traditionnelle de certains supporters anglais, qui se concentre sur la transgression et l’ivresse, n’a pas voyagé en quantité suffisante au Qatar ». Ce constat modifie ainsi le paysage des supporters pour cette Coupe du Monde.
Le débat ne s’arrête pas là. Alex Murphy, fervent supporter, a décidé de ne pas regarder la Coupe du Monde cette année, faisant référence à la mort de plus de 6 500 travailleurs migrants au Qatar et aux problèmes de droits de l’homme dans le pays. Jonathan Tomlinson, éditeur d’un livre photo sur les fans, a lui aussi choisi de se désengager de l’événement, le qualifiant d’« expression d’élitisme, de corruption et de manque d’empathie ».
Jessica Irving, cofondatrice de Peaches FC, va jusqu’à accuser le tournoi d’être « construit sur le sang des esclaves » et déclare qu’il ne représente pas les valeurs de partage et de communauté qu’elle valorise. Dans le même registre, Shivani Dave, journaliste et TikToker, affirme qu’elle préfère regarder un film de Noël cette année plutôt que de soutenir la Coupe du Monde, évoquant la situation des droits LGBTQ+ au Qatar.
Une récente enquête souligne que 60 % des personnes au Royaume-Uni s’opposent à la tenue de la Coupe du Monde au Qatar en raison des lois anti-gay en vigueur dans ce pays.
Historiquement, la culture des supporters de football britannique puise ses racines dans les communautés ouvrières, apportant à ces quartiers une occasion unique de se réunir et d’exprimer leur fierté. L’émergence de la Premier League en 1992 a marqué un tournant décisif, transformant le football en un phénomène commercialisé et globalisé.
Aujourd’hui, la culture moderne des supporters fusionne des rituels traditionnels, comme le chant des terrasses, avec des interactions numériques via les réseaux sociaux et les forums de fans. Malgré sa portée mondiale, le cœur des supporters anglais demeure ancré dans la communauté et la passion pour le jeu.
En résumé, comme l’a si bien souligné Jamie Cleland, la culture des supporters anglais évolue pour devenir « plus diverse » et « plus accueillante », un changement qui se ressent clairement sur le terrain et en dehors, au Qatar et ailleurs.
Polémiques et traditions : les supporters anglais au Qatar face aux enjeux culturels et historiques
Les supporters anglais au Qatar font face à de nombreux défis. La rencontre des cultures est au cœur de l’actualité avec des barrières linguistiques et des différences culturelles marquées qui apparaissent souvent lors des grands rendez-vous sportifs.
Dans ce contexte, il est important de noter que la culture des supporters anglais évolue et devient de plus en plus diverse et accueillante, même sur le sol qatari. Cependant, les règles strictes du pays se font sentir : ils seront interdits de match s’ils portent des costumes de croisés durant les rencontres de la Coupe du Monde.
Par ailleurs, l’adhésion aux événements sportifs internationaux au Qatar n’est pas unanime au Royaume-Uni. Une majorité de 70 % des Britanniques jugent inacceptable que le Qatar accueille ces événements, ce qui ajoute une dimension controversée à la compétition.
Divers supporters expriment de vives préoccupations. Certains pointent du doigt :
- Le bilan des droits de l’homme du pays hôte
- La position du Qatar sur les droits des homosexuels
Ces inquiétudes ont conduit certains à boycotter le tournoi. D’autre part, Amnesty International appelle les joueurs anglais à sensibiliser sur les droits de l’homme, soulignant l’absence d’application des changements législatifs qataris concernant les conditions de travail des ouvriers impliqués dans la préparation de la Coupe du Monde.
Au-delà des controverses sportives et politiques, le British Council occupe une place significative dans cette relation complexe. Fort de 90 ans de collaboration culturelle et éducative, le British Council a été un pilier du renforcement des relations entre le Royaume-Uni et le Qatar.
Grâce à ses initiatives culturelles et éducatives partagées, le British Council a facilité des histoires d’autonomisation et de croissance, marquant durablement les échanges entre les deux nations.