Anna-Maria Strittmatter
Written By Anna-Maria Strittmatter

Premier League

Liverpool et l’histoire de la Premier League : quand les équipes alignent-elles des compositions sans joueurs anglais ?

Un Derby Historique pour Liverpool

Le 12 février 2025 restera gravé dans les annales de Liverpool FC, car le club a débuté son derby de Merseyside contre Everton sans un seul joueur anglais dans son XI de départ. Cette décision audacieuse a établi un nouveau record dans l’histoire du club, marquant ainsi une évolution significative dans la politique de recrutement des Reds.

C’est un fait remarquable : pour la première fois en 4 347 matchs précédents dans la première division anglaise, Liverpool a choisi de ne pas inclure de joueur anglais dans son équipe de départ. L’entraîneur Arne Slot a pris le pari de s’appuyer sur une équipe cosmopolite, alignant trois Néerlandais aux côtés de huit joueurs issus de nationalités variées, comprenant un brésilien, un français, un écossais, un nord-irlandais, un argentin, un hongrois, un égyptien et un colombien.

Il convient de rappeler que Gianluca Vialli avait déjà signé l’histoire de la Premier League en 1999, lorsqu’il a nommé la première composition sans joueurs anglais lors d’un match de Chelsea contre Southampton le 26 décembre. Cependant, le fait que Liverpool ait franchi cette étape avec un effectif de 25 joueurs, correspondant à la taille officielle exigée pour la Ligue des champions, souligne l’ampleur de cette décision.

Depuis sa création en 1892, Liverpool FC a attiré un nombre considérable de joueurs étrangers. Entre 1947/48 et 1959/60, le club avait compté uniquement onze joueurs écossais, trois gallois et deux sud-africains, tandis que l’immense majorité de ses nouveaux arrivants était anglaise. Les saisons 1950/51 et 1958/59 ont été marquées par le fait que tous les nouveaux joueurs étaient anglais.

La tendance à recruter des talents étrangers s’est intensifiée au fil des décennies. Au cours de la saison 1960/61, on a observé une baisse inquiétante de la contribution des attaquants, qui n’ont inscrit que 40 des 96 buts de Liverpool, témoignant d’un changement dans l’approche offensive de l’équipe. Sous l’ère de Bob Paisley, entre 1974 et 1983, les joueurs anglais ont inscrit 182 buts contre 96 pour les autres joueurs étrangers, ce qui montre que l’équilibre entre les joueurs locaux et internationaux a toujours été un sujet de préoccupation pour le club.

Ce derby de Merseyside, marqué par l’absence de joueurs anglais dans le onze de départ de Liverpool, soulève des questions sur l’avenir du football anglais et la manière dont les clubs s’adaptent à un environnement de plus en plus mondial. La sélection des joueurs sans anglais comprend des joueurs britanniques non anglais ayant joué pour le club, et il sera intéressant de suivre l’évolution de cette stratégie au fur et à mesure que le football continue de s’internationaliser.

L’impact des joueurs étrangers en Premier League : analyse des équipes sans joueurs anglais et des implications du Brexit.

Réformes post-Brexit : impact sur le recrutement des joueurs en Premier League

Les nouvelles règles d’immigration post-Brexit présentent des défis significatifs pour les clubs de Premier League, particulièrement en ce qui concerne le recrutement de joueurs étrangers. Désormais, les joueurs des pays de l’Union européenne devront obtenir un Governing Body Endorsement (GBE) pour pouvoir jouer en Premier League, comme tous les autres joueurs étrangers.

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Un des aspects les plus marquants de ces réformes est l’impossibilité de signer des joueurs étrangers de moins de 18 ans. Les clubs devront donc faire preuve de patience pour sécuriser les services de jeunes talents étrangers, ce qui pourrait influencer les stratégies de recrutement à travers le pays.

Un système de points a été mis en place pour l’attribution du GBE. Les joueurs accumulent des points en fonction de plusieurs critères :

  • Apparitions internationales
  • Qualité du club vendeur
  • Minutes de jeu en compétitions nationales et continentales

Pour obtenir un GBE, un joueur doit accumuler un total de 15 points. Ceux qui totalisent entre 10 et 14 points seront soumis à un examen par un panel d’exceptions (EP).

Les clubs de Premier League pourront signer un maximum de trois joueurs étrangers de moins de 21 ans lors de la fenêtre de transfert de janvier, avec un total de six par saison par la suite. De plus, la nouvelle réglementation stipule que les clubs ne pourront pas signer de joueurs étrangers avant leurs 18 ans. Cette mesure pourrait avoir des répercussions importantes, en particulier pour des géants comme Manchester City et Chelsea.

L’Association anglaise de football (FA) a également proposé de réduire le nombre de joueurs étrangers dans les équipes de Premier League, le plafonnement passant de 17 à 13. Cela pourrait inciter les clubs à se concentrer davantage sur le recrutement local, augmentant ainsi les prix des jeunes joueurs dans l’EFL.

Le Brexit a mis fin à la libre circulation des travailleurs entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne, marquant un tournant par rapport à la décision Bosman. Les clubs doivent maintenant demander un permis de travail pour chaque joueur étranger, quel que soit son pays d’origine.

Pour obtenir un permis de travail, un joueur doit avoir disputé au moins 70 % de ses matchs internationaux durant les 12 derniers mois, à condition que son équipe nationale soit classée parmi les 50 meilleures au monde. Ces nouvelles restrictions rendent l’éligibilité des joueurs de l’UE plus complexe, et les coûts associés à leur recrutement devraient également augmenter.

En 2018/19, les clubs de Premier League ont généré des revenus combinés de 5,9 milliards d’euros, surpassant de loin la Liga espagnole qui a enregistré 3,8 milliards d’euros. Toutefois, le Brexit soulève des préoccupations quant aux effets de l’internationalisation du marché du travail pour les joueurs, plus qu’en ce qui concerne les revenus des clubs issus des droits de diffusion.

Les clubs s’inquiètent également des éventuels nouveaux contrôles réglementaires au Royaume-Uni qui pourraient restreindre leur capacité à recruter des joueurs étrangers. Le marché européen représente une source de revenus significative pour les clubs de Premier League, mais l’impact du Brexit pourrait être moins prononcé en ce qui concerne les droits de diffusion des matchs.

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Un joueur est considéré comme “formé localement” s’il a été enregistré dans un club anglais (ou gallois) pendant trois ans avant l’âge de vingt et un ans, ce qui pourrait offrir une certaine flexibilité dans le contexte actuel.

Le système GBE a été élaboré par la FA en collaboration avec la Premier League et l’EFL, et le Brexit a indéniablement engendré un marché des transferts plus difficile pour les joueurs anglais au sein de la Premier League.

Aston Villa 1999 : retour sur la dernière composition 100% anglaise et le parcours des joueurs.

Aston Villa : Le dernier XI 100% anglais en Premier League remonte à 1999

Le 27 février 1999, lors d’un match contre Coventry City, Aston Villa a aligné le dernier XI entièrement composé de joueurs anglais en Premier League, une rencontre qui s’est soldée par une défaite 4-1 pour les Villans. Ce match a marqué un tournant significatif dans l’histoire de la Premier League, car il a été le point de départ d’une tendance où le pourcentage de joueurs anglais sur le terrain a chuté en dessous de 50 %, atteignant désormais 48,2 %.

La composition de l’équipe d’Aston Villa ce jour-là était la suivante :

  • Gardien : Michael Oakes
  • Défenseurs :
    • Steve Watson
    • Gareth Southgate
    • Dion Dublin
    • Simon Grayson
  • Milieux de terrain :
    • Ricardo Scimeca
    • Alan Wright
    • Lee Hendrie
    • Paul Merson
    • Ian Taylor
  • Attaquant : Julian Joachim

Sur le banc, on retrouvait les remplaçants suivants : Mark Draper, Gareth Barry et Stan Collymore. L’équipe était dirigée par l’entraîneur John Gregory, qui a mené Aston Villa à une sixième place cette saison-là avant de quitter le club en 2002.

Depuis cette rencontre, aucun manager de Premier League n’a réussi à aligner une équipe de départ 100 % anglaise. Ce fait remarquable a conduit à une période de 20 ans sans alignement similaire, témoignant ainsi de l’évolution du football anglais. Pour mettre en lumière les carrières de ces joueurs, voici quelques faits saillants :

  • Michael Oakes : 61 matchs avec Aston Villa, devenu entraîneur des gardiens à Walsall.
  • Steve Watson : Ancien pilier de Newcastle United, il est actuellement entraîneur de York City.
  • Gareth Southgate : 243 matchs avec Villa, il est aujourd’hui l’entraîneur de l’équipe nationale anglaise.
  • Simon Grayson : A connu 49 matchs en Premier League avec Villa avant de devenir entraîneur.
  • Alan Wright : 260 matchs avec Villa et vainqueur de la League Cup en 1996.
  • Ricardo Scimeca : 88 apparitions pour Villa, ayant évolué dans plusieurs autres clubs.
  • Ian Taylor : 273 matchs pour Villa, il est maintenant ambassadeur du club.
  • Paul Merson : A qualifié ses années à Villa de meilleures de sa carrière, il est aujourd’hui consultant à la télévision.
  • Lee Hendrie : 308 matchs pour Villa, il a été sélectionné une fois pour l’équipe nationale anglaise.
  • Dion Dublin : 155 matchs pour Villa, devenu présentateur de télévision.
  • Julian Joachim : A marqué 39 buts en Premier League pour Villa.

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