RB Leipzig : Comprendre la controverse et la haine autour du club en Allemagne
RB Leipzig : Le club de football à la croisée des chemins entre succès et rejet
Fondé en 2009 par Red Bull après l’acquisition de SSV Markranstadt, une équipe de la cinquième division allemande, RB Leipzig est devenu un symbole de controverses dans le paysage du football allemand. En un peu plus d’une décennie, il a su gravir les échelons de la Bundesliga, mais cette ascension fulgurante n’a pas été sans susciter des remous dans le milieu sportif.
RB Leipzig est désormais souvent perçu comme le club le plus détesté d’Allemagne, avec une réputation ternie par son modèle économique jugé commercial. Le club a contourné la célèbre “règle 50-plus-un”, conçue pour maintenir l’équilibre entre propriété des clubs et engagement des fans, en émettant un petit nombre d’actions et en achetant 49 % de celles-ci, ce qui a provoqué de vives critiques au sein de la communauté footballistique.
La violence et les insultes à l’encontre des supporters de RB Leipzig sont devenues monnaie courante, illustrées par des slogans virulents tels que “Tuez les taureaux” et “Red Bull, ennemi du football”. Cette hostilité est principalement liée à la rapidité de leur ascension dans le football allemand et à leur manière de contourner la règle 50+1, qui vise à protéger l’identité des clubs.
Hans-Joachim Watzke, PDG de Borussia Dortmund, n’a pas hésité à dénoncer le modèle économique de Leipzig, déclarant : “C’est un club construit pour augmenter les revenus de Red Bull et rien d’autre.” Des actes de violence, y compris des attaques physiques contre des supporters de Leipzig, ont été documentés, renforçant le clivage entre les fans.
Malgré cette haine manifeste, RB Leipzig est devenu l’équipe la plus populaire à Leipzig, se classant généralement entre la sixième et la septième place de la Bundesliga. Cependant, cette popularité est teintée de contestation, alors que d’autres clubs affrontent Leipzig par des boycotts et des refus d’afficher leur logo lors des rencontres.
Le modèle de propriété du club soulève également des interrogations, car il respecte la lettre d’une loi allemande mais pas son esprit, comptant seulement 17 membres dans le club. Cette dynamique a conduit à une perception de RB Leipzig comme un intrus et un club “plastique”, suscitant un profond sentiment d’aliénation parmi les autres clubs et leurs supporters.
Bien que l’agression physique envers RB Leipzig ait diminué, des manifestations et des boycotts persistent en réponse à leur présence. La communauté du football allemand considère de plus en plus RB Leipzig comme un outil marketing de Red Bull, remettant en question les valeurs traditionnelles du football dans le pays. Dans ce contexte, Leipzig est également perçu comme un rival capable de prendre la place de clubs mal gérés, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à leur rivalité sur le terrain.
Analyse des raisons de la forte aversion envers le RB Leipzig : impact sur la culture du football allemand et les valeurs traditionnelles
Les Ultras de Dortmund Renoncent à Leipzig : Un Boycott Contre la Commercialisation du Football
Les supporters du Borussia Dortmund, connus pour leur passion et leur engagement, ont pris la décision de boycotter le déplacement à Leipzig. Ce choix radical est motivé par leur désapprobation de la structure commerciale de RB Leipzig, que les fans perçoivent comme une simple opération de vente de produit, en opposition à l’authenticité du football traditionnel.
RB Leipzig, fondé en 2009 à la suite de l’acquisition de l’ancien club SSV Markranstädt par Red Bull, est devenu le club le plus controversé du paysage footballistique allemand. La montée fulgurante de Leipzig dans les échelons du football a suscité des critiques incessantes, en particulier en ce qui concerne la culture des supporters. Le club est accusé de contourner l’esprit de la règle “50+1” mise en place par l’Association allemande de football, qui stipule que les clubs doivent conserver la majorité de leurs droits de vote. Leipzig se trouve dans la ligne de mire pour avoir fixé des coûts d’adhésion prohibitifs, rendant l’accès à la participation démocratique quasiment impossible pour les véritables supporters.
Pour illustrer ce point, le coût d’un abonnement “gold” à Leipzig s’élève à 1 000 € par an, tandis qu’à Dortmund, un abonnement ne coûte que 62 €. En conséquence, Leipzig ne compte que 17 membres à part entière, dont la majorité sont des employés ou des associés de Red Bull. Cette situation soulève des inquiétudes concernant l’authenticité du soutien local et l’implication des vrais passionnés du football.
- Les manifestations contre Leipzig incluent des spectateurs en ponchos noirs.
- Des têtes de taureau décapitées ont été lancées sur le terrain, symbolisant le mépris des fans pour la culture commerciale du club.
La critique de RB Leipzig ne se limite pas à ses pratiques commerciales. Le club a été accusé de réprimer les voix des supporters, en interdisant les bannières politiques dans le stade, une mesure qui va à l’encontre de l’activisme communautaire qui caractérise le football en Allemagne. En effet, les groupes de supporters, souvent appelés “ultras”, sont essentiels pour préserver l’identité locale des clubs et promouvoir des prix de billets abordables, des valeurs que Leipzig semble ignorer.
La stratégie de recrutement de RB Leipzig, qui cible les jeunes talents émergents à l’échelle mondiale, est perçue comme un outil pour renforcer sa marque, attirant ainsi un soutien passif. Ce manque d’engagement actif de la part des supporters soulève des questions sur l’avenir du club et son impact sur le football allemand.
Il est intéressant de noter que d’autres clubs bénéficiant d’un soutien corporatif, tels que Wolfsburg et Leverkusen, n’ont pas suscité le même niveau de protestation. Les clubs historiques allemands, souvent fondés dans un contexte de travail communautaire, soulèvent des préoccupations sur les double standards qui existent dans la critique de RB Leipzig.
Enfin, le choix du nom “RB Leipzig” a été soigneusement réfléchi. Red Bull n’a pas pu nommer l’équipe “Red Bull Leipzig” en raison des réglementations strictes concernant le parrainage des noms d’équipe dans la Bundesliga, accentuant encore plus la perception de ce club comme un outil marketing d’une entreprise plutôt qu’un vrai club de football.